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La défense du «parrain des parrains» mise en pièces par les juges

Posted On 29 Déc 2015
By : MalicomAdmin
Comment: 1
Tag: corruption, IBK, Michel Tomi

Michel Tomi, au second plan, derrière son associé assassiné, Robert Feliciaggi. © Reuters


Trois jours d’audition, 57 pages de procès-verbal : Mediapart révèle le contenu du face-à-face entre le “parrain des parrains”, Michel Tomi, et les juges anticorruption qui le poursuivent. Face aux magistrats, la défense de Tomi, mis en examen dans une tentaculaire affaire internationale qui met en cause plusieurs chefs d’État africains, s’est effondrée.

Michel Tomi a un sens très personnel de la famille. Ou alors beaucoup d’humour. Ibrahim Boubacar Keita, l’actuel président du Mali ? C’est un « frère ». Ali Bongo, président en exercice du Gabon ? Un « fils ». Voilà comment le “parrain des parrains”, mis en examen depuis dix-huit mois dans l’une des plus importantes affaires de corruption internationale, actuellement instruite à Paris, a tenté de parer à la mitraille de questions des juges Serge Tournaire et Hervé Robert, selon des procès-verbaux dont Mediapart a pris connaissance.

Michel Tomi, 68 ans, est l’un des personnages les plus influents de la Françafrique, ce pays sans existence légale qui a prospéré depuis plus d’un demi-siècle à l’ombre des politiques occultes, du banditisme, de l’affairisme et de barbouzeries en tous genres. Pilier de l’ombre du clan Pasqua, il a déjà été condamné plusieurs fois par la justice dans des affaires financières liées à la mafia corse. Mais Tomi, lui, a une autre vision des choses. « Vous savez, en France, je suis considéré comme le “parrain des parrains”. Mais en Afrique comme un homme d’affaire sérieux et de parole. […] Je raisonne avec la logique africaine qui n’est pas la logique européenne », a-t-il assuré, droit dans ses bottes, aux magistrats.

De fait, selon la « logique européenne »des juges Tournaire et Robert, le “parrain des parrains” est aujourd’hui accusé de pas moins de dix-sept délits financiers, dont« corruption d’agents publics étrangers ». En clair, il lui est reproché d’avoir corrompu plusieurs dignitaires africains qui ont, en contrepartie, laissé prospérer son empire (plus de 600 millions d’euros de chiffre d’affaires déclaré) tissé de jeux, d’aviation, d’immobilier et de lobbying, dans de nombreux pays : Gabon, Mali, Cameroun, Tchad…

Datés des 6 et 7 novembre, puis du 16 décembre 2014, les trois procès-verbaux d’interrogatoire du “parrain des parrains”, jamais rendus publics jusqu’ici, sont longs de 57 pages – une somme. Ils témoignent d’une stratégie de défense à trous, oscillant entre l’amnésie de l’entrepreneur affairé et les sursauts bravaches de l’homme d’honneur. Tentaculaire, l’affaire qui lui vaut une telle sollicitude des juges pourrait pourtant signer sa perte et, par ricochets, provoquer la mise en cause de plusieurs chefs d’État africains (Keita au Mali, et Bongo au Gabon) quand ceux-ci ne seront plus protégés par leur immunité internationale.

Face aux juges, Tomi a tout de même voulu montrer qu’il n’était pas n’importe qui non plus. « En France, je suis toujours accompagné par deux militaires gabonais qui sont chargés de m’aider puisque je ne peux pas me déplacer ni me lever seul [il est affecté d’une sclérose en plaques – ndlr] », précise-t-il. Le “parrain” poursuit : « Au Gabon, je dispose de quatre militaires chargés de ma sécurité, dont les deux qui m’accompagnent dans mes déplacements en France. Ils sont payés par l’État gabonais, mais je subviens à leurs besoins lorsqu’ils sont en France. »

En juillet 2013, un rapport de la sous-direction de la lutte contre la criminalité organisée et la délinquance financière de la police judiciaire, qui est à l’origine de toute l’affaire, pointait déjà l’étrange cortège sécuritaire de Tomi : « Lors de ses déplacements en France, l’intéressé s’entoure de précautions inhabituelles pour un chef d’entreprise (utilisation de voitures ouvreuses, nombreux gardes du corps, etc.) », pouvait-on lire sous la plume du contrôleur général Bernard Petit. Il faut dire qu’autour de Tomi, réputé pour ses liens avec des figures du grand banditisme corse, les cadavres gisent. Les deux plus récents sont ceux de son associé historique sur le continent noir, Robert Feliciaggi, tué par balles en 2006, et de son protégé, Richard Casanova, pilier du gang de la Brise de Mer, assassiné en 2008.

Le “parrain des parrains” est un homme protégé. Mais c’est aussi un homme généreux. En particulier avec son « frère » IBK. Pour autant, il le jure aux magistrats : « Il n’a jamais été question de faits de corruption passive ou active entre nous. » « Si j’ai pu faire un jour un cadeau à M. Keita c’est à titre de frère et pas pour l’enrichir. […] En 20 ans à l’occasion de Noël, des anniversaires, il a bien sûr pu m’arriver de lui faire un cadeau… »À dire vrai, Michel Tomi trouve toujours une bonne occasion de couvrir le président malien de faveurs.

La Rolex ? C’était pour sa campagne, « j’espérais que cela lui porterait chance ». Les costumes de luxe ? C’était parce qu’« il n’avait pas de costume d’hiver ». Mais promis, là encore, rien à voir avec une quelconque volonté de corruption. C’est de « look » dont il s’agit. « Je n’ai pas besoin d’acheter un costume au président pour faire une affaire au Mali, assure Tomi aux magistrats. Si je fais cela, c’est parce que je […] me préoccupe de son look et de sa santé alors que lui n’y pense pas. Par exemple, s’il doit assister à un cocktail avec le président français, je lui ferai remarquer qu’il faut un smoking et il dira “ah oui c’est vrai”. »

L’homme d’affaires corse aime tellement la mode qu’il joue les “personal shopper” pour toute la famille Keita. Quand la “première dame” du Mali, sa « sœur », est en visite à Paris, il met à sa disposition l’un de ses chauffeurs pour l’emmener faire des emplettes qu’il règle rubis sur l’ongle. « Elle n’avait que des tenues africaines, plaide-t-il. Comme pour le mari, je lui ai dit qu’il fallait qu’elle aille s’habiller et qu’elle ait des tenues européennes. Je crois qu’elle est allée s’acheter deux ensembles, mais je ne sais pas où. Je ne sais plus le prix, mais je confirme que c’est moi qui ai réglé ses vêtements. Quand on fait un cadeau, on le règle. »

Le mensonge d’IBK à l’Élysée. C’est le problème des personnes trop généreuses. Elles ont parfois du mal à se souvenir de la façon dont elles dépensent leur argent. Surtout quand elles ne sont pas, comme Michel Tomi, à une Range Rover près. Impossible, par exemple, de savoir à quel nom a été achetée celle que le “parrain des parrains” a mis « à disposition » d’IBK. Idem pour les multiples tablettes offertes au président malien. « Je n’ai pas de souvenir précis, mais il est tout à fait possible que j’ai offert une ou deux tablettes iPad à M. Keita car j’ai l’habitude d’acheter des tablettes ou des téléphones au fur et à mesure qu’ils sortent et de les offrir aux personnes que j’aime. »

IBK-au-senatTomi a beau feindre le détachement et la perte de mémoire, les juges Tournaire et Robert ont amassé assez d’éléments pour lui opposer des questions d’une précision redoutable. Ainsi, quand ils l’interrogent sur les nombreux séjours effectués par IBK dans les plus beaux palaces parisiens ou marseillais, l’homme d’affaires corse a bien du mal à esquiver. « Il m’est arrivé d’inviter M. Keita et sa famille proche avant son élection, mais pas après, soutient-il. Je l’ai fait loger à la résidence La Réserve où j’avais un compte, et auparavant au Franklin Roosevelt. […] Je l’invite depuis des années. S’il passait à Paris, je le logeais dans ces établissements, de même que je le logeais à Libreville ou en Corse. »

« Les factures étaient payées par le PMU gabonais sur mes comptes courants », finit-il par reconnaître, avant d’expliquer avoir également offert des séjours au fils d’IBK, qu’il considère comme son propre fils, « aussi bien avant qu’après l’élection de son père à la présidence du Mali ». « Et je continuerai à la faire », conclut-il. Parce que c’est aussi cela avoir le sens de la famille, surtout quand le patriarche « est un homme intègre qui ne s’occupe que de l’intérêt et du bien-être de son pays ».

En prenant ainsi la défense d’IBK en 2014, Michel Tomi l’a en réalité accablé. Le 21 octobre dernier, lors d’une conférence de presse commune avec François Hollande à l’Élysée, le président malien avait été interrogé par un journaliste de RFI sur ses liens avec le “parrain des parrains” : « Ce monsieur a beaucoup d’affaires en Afrique, mais au-delà du casino, il n’en a aucune au Mali, et aucune sous IBK bien évidemment », avait-t-il affirmé, parlant de lui à la troisième personne. Rien n’est plus faux.

Tomi lui-même a dû s’expliquer pendant ses trois jours d’interrogatoire sur de nombreux marchés obtenus ou payés par son groupe sous le mandat d’IBK. Le plus important d’entre eux concerne l’achat en 2013, pour 36 millions de dollars, d’un avion par la présidence malienne, alors qu’elle en disposait déjà d’un. « Le président malien m’a sollicité pour trouver un avion correct. […] J’ai montré les photos de l’avion au président qui a validé », a dû admettre Tomi devant les juges.

Non seulement l’avion est exploité par une société d’aviation de Tomi, mais son groupe a perçu une commission de 5 % sur la vente (soit 1,8 million de dollars) par l’intermédiaire d’une société-taxi domiciliée à Hong Kong. Ce que le “parrain des parrains” a dû reconnaître également dans le cabinet des magistrats. « Pourquoi Hong Kong ? » ont demandé les juges. Réponse de Tomi : « Parce que c’est une place financière où les transferts sont très faciles. » Très opaques, aussi.

Autre contrat embarrassant pour IBK : la formation de sa garde rapprochée par une société française, Gallice Sécurité. Tomi a confirmé sur procès-verbal le rôle d’entremetteur de l’ancien patron des services secrets intérieurs sous Sarkozy, Bernard Squarcini, comme Mediapart l’a déjà raconté : « Après son élection, alors que le Mali était en guerre, le président Keita n’était protégé que par deux gardes du corps très mal armés. Je lui ai dit qu’il devait garantir sa sécurité et s’entourer d’une garde rapprochée. J’en ai parlé au président Bongo qui m’a dit qu’il utilisait les services d’une société […] qui lui avait été présentée par M. Squarcini. »

Seulement voilà, les enquêteurs ont découvert que le contrat, d’un montant de 150 000 euros, avait été payé par… le PMU du Cameroun, détenu par Tomi. Ce dernier jure qu’il a été remboursé ensuite par l’État malien. Ce qui a donné lieu à cet échange savoureux avec les juges :

— « Quand, et de quelle manière ? » ont-ils questionné.
— « Un mois plus tard en espèces, 100 millions de francs CFA », a assuré Tomi.
— « Qu’avez-vous fait de cette somme ? A-t-elle été déposée sur un compte ? »
— « Non… Je l’ai peut-être dépensée. »
— « Avez-vous fait un reçu ? »
— « Non »
— « Qui vous a remis les fonds ? »
— « Celui qui gère les fonds spéciaux… Toujours est-il qu’on m’a fait porter cette somme. »

Chez Michel Tomi, l’argent transite un peu partout, un peu tout le temps. Et le plus souvent en cash pour assurer son train de vie personnel ou celui de ses amis. C’est ce que révèle un rapport de synthèse de l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), que le juge Tournaire dégaine le 16 décembre 2014 devant son “client”. Des dizaines de milliers d’euros que l’homme d’affaires corse distribue comme des bonbons, « à titre de pourboires » pour les uns, de simples« cadeaux » pour les autres. Ainsi a-t-il par exemple versé plus de 230 000 euros à une société de travaux pour construction d’une piscine dans la propriété corse de Jean-Luc Codaccioni, qu’il considère, lui aussi, comme « son fils ».

Or, Codaccioni n’est pas n’importe qui. Réputé proche du grand banditisme corse, il a été renvoyé en correctionnelle, au mois d’août dernier, pour “association de malfaiteurs” en vue de commettre l’assassinat de Jean-Claude Colonna, connu pour être proche du gang du Petit Bar, à Ajaccio. Plusieurs acteurs de cette affaire s’invitent d’ailleurs dans le face-à-face de Tomi et du magistrat. Mais à chaque fois, le parrain a de bonnes raisons de leur payer des voyages ou de leur donner de l’argent. « C’est ma manière de faire », répète-t-il. Dommage que ce ne soit pas celle du code pénal.

MEDIAPART (FABRICE ARFI ET ELLEN SALVI)

 

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