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Les diamants de Centrafrique financent la guerre civile

Publié le 04 oct 2015
Par : MalicomAdmin
Commentaire: 1
Tag: anti-Balakas, Centrafrique, diamants, Sélékas

Le corps d’un jeune chauffeur de moto-taxi tué lors des violences du week-end dernier.


Mais d’où viennent donc les diamants qui ornent les bagues, boucles d’oreille et colliers exposés en devanture de nos luxueuses bijouteries occidentales ? De la République centrafricaine, en partie. Le pays est le 14ème producteur mondial de diamants bruts. Le commerce illégal de diamants y alimenterait la guerre civile larvée. Là-bas, pour extraire les précieuses pierres, les hommes fournissent un travail de forçat, dans des atmosphères sur-chauffées, pour des salaires de misère. Souvent, ils se blessent. Ou meurent écrasés sous des éboulements. Les familles des mineurs, qui viennent habiter près des lieux d’extraction, vivent dans des conditions sanitaires déplorables. De nombreux cas de malaria ont été signalés, et des parasitoses à cause de la mauvaise qualité de l’eau. Et rares sont les enfants qui vont à l’école. Leurs parents les encourageant plutôt à se rendre à la mine, parfois dès 11 ans.

Cette glaçante réalité est retracée dans le rapport d’Amnesty international Les diamants du sang publié ce 30 septembre. Partant de la République centrafricaine, où Sélékas et anti-Balakas sèment la terreur depuis trois ans [1], l’enquête menée par l’organisation non gouvernementale suit la filière des pierres précieuses. Depuis les mines de fortune qui parsèment le pays, jusqu’à Anvers ou Dubaï, plaques tournantes importantes du commerce des diamants ; en passant par les pays frontaliers de la République centrafricaine, comme le Cameroun ou le Soudan.

Une régulation internationale inefficace. Depuis le printemps 2013, suite à l’arrivée des Sélékas au pouvoir, suivie de l’irruption des anti-Balakas, les Nations unies ont actionné le processus de Kimberley. Mis en place à l’initiative de pays africains producteurs, au début des années 2000, ce processus est censé réguler le commerce international des diamants. Objectif : mettre un terme au commerce des « diamants de la guerre » et veiller à ce que les dizaines de milliers de carats extraits chaque année ne financent pas les milices armées. Mais en République Centrafricaine, le processus de Kimberley ne semble pas très efficace, déplore le rapport d’Amnesty international. Les groupes armés qui se font face profitent allègrement, chacun de leur côté, de la manne financière des diamants, en mettant la main sur les mines et en rackettant les petits mineurs et les revendeurs.

« Le commerce des diamants sert à financer des groupes armés qui commettent de nombreuses exactions », regrette Sabine Gagnier, d’Amnesty international France. Depuis décembre 2012, moment où les Sélékas se sont mis en marche vers la capitale Bangui, 5000 personnes sont mortes. Près de 500 000 autres ont pris le chemin de l’exil. Un gouvernement intérimaire a été mis en place en janvier 2014, et certaines zones ont été sécurisées. Mais les Sélékas et leurs adversaires anti-Balakas continuent de sévir, se livrant à de nombreux crimes et atrocités.

Bientôt un devoir de vigilance ? Le processus de Kimberley n’empêche pas le commerce de diamants à l’intérieur de la Centrafrique et de nombreux mineurs et petits revendeurs poursuivent leur activité, leur seul moyen de subsistance. « En République centrafricaine, avant mars 2013, le secteur des diamants représentait la moitié des exportations du pays et 20% du budget national », rappelle Amnesty international. Les groupes armés ne sont pas les seuls à profiter de ce trafic. Les négociants locaux et internationaux se servent aussi au passage. Amnesty pointe notamment l’entreprise Badica à Bangui, ainsi que sa société-sœur Kardiam, en Belgique. Toutes deux propriété d’un homme d’affaire centrafricain, Abdoul-karim Danzoumi, qui possède par ailleurs une compagnie aérienne, Minair, soupçonnée de faciliter l’exfiltration des diamants hors du territoire national. Ses discrets – et sulfureux – comptes en banque avaient été hébergés par la banque britannique HSBC.

« Il n’y a aucune obligation, dans le processus de Kimberly, détaille Sabine Gagnier, pour expliquer l’inefficacité du dispositif. C’est un processus de certification laissé au libre choix des gouvernements. Et les systèmes de contrôle sont eux aussi laissés à la seule responsabilité des gouvernements. » Que faire alors ? « On aimerait obliger les entreprises à avoir un système de vigilance sur leur chaine de production, dit Sabine Gagnier, au niveau européen et au niveau français. » En France la proposition de loi sur le devoir de vigilance est passée en première lecture à l’Assemblée nationale à la fin du mois de mars, après avoir été sérieusement édulcorée. Elle devrait être examinée par le Sénat, mi-octobre.

 Nolwenn WEILER www.bastamag.net

CENTRAFRIQUE : LA VIE PROFANÉE DE BACHIR

Jean-Louis Sagot-Duvauroux

JEAN-LOUIS SAGOT-DUVAUROUX

Mon ami Alain Diab m’envoie de Bangui cette courte méditation sur la mort de Bachir, le jeune Centrafricain égorgé, puis jeté devant une mosquée, dont le meurtre a servi de détonateur à la dernière flambée de violence :

« Bachir, est l’aîné de la famille. Orphelin du père, sa maman Aichatou a les enfants à charge. Pour les élever elle vend des légumes installés sur des planches en bois sur la place du marché central Kokoro du KM5 où la salutation « as-salam alaykom » côtoyait, autrefois, le « mbi bara mo[1] » au quotidien.

« Elle passe ses journées assise sur une pierre à attendre les clients, qui tardent à venir, avec sur la tête un grand foulard noir en turban délavé et usé pour couvrir ses cheveux, gouttelettes de sueur perlant à son front. Auparavant, dans le quartier d’Aichatou, ses voisines, d’une autre religion, avaient les habitudes de partager avec ses filles les tatouages au henné sur les paumes de leurs mains (sipa) et sur la plante de leurs pieds pour la fête de Tabaski (Aïd el-kebir) et de porter ensemble avec elles les feuilles de palmiers pour le dimanche des Rameaux à la paroisse Saint-Mathias. Bachir est sans métier. Après la mort de son père, faute de moyens, il n’a pas pu poursuivre ses études primaires à l’école Nasradine au KM5. Il est l’aîné, il doit être responsable en veillant sur sa mère, ses frères et sœurs. Tous les jours, on le voit attendre avec les autres taxis-motos en peloton au carrefour Koukoudou, avec sa chemise blanche ornée d’un numéro, prêt à démarrer en trombe. Au lendemain de la fête de Tabaski, soucieux d’aider sa maman à rembourser le mouton qu’elle a acheté pour l’Aïd, il a accepté d’aller loin pendant la nuit.

« Bachir est retourné au quartier, les poches vides, sans taxi-moto, un corps sans vie allongé devant la mosquée. Les voisins ont lavé son corps et sa mère l’a enveloppé par un drap blanc servant de linceul. Aichatou, le soir elle dort sur l’oreiller humide de Bachir trempé de ses larmes, les yeux ouverts. Dépassée, prise de remords, elle ne comprend pas que sa mort si tragique soit associée à cette vengeance aveugle, à cette haine et violence gratuite. Le destin de Bachir ne peut pas être associé au destin de la ville, encore moins au pays : Bachir n’est qu’un taxi-moto et son destin ne peut être lié qu’au destin du marché Kokoro pour qu’il retrouve sa vraie âme, pour y revoir cohabiter, ensemble, les différentes communautés. »

chretiens_musulmansAlain m’envoie aussi, après avoir hésité, une photographie. A droite, au bas de l’image, le visage apaisé et le torse nu de Bachir apparaissent avec une pureté classique, reposant sur un brancard dans la pénombre d’une salle carrelée de blanc. L’amorce de son bras pend. Au bas du cou, on devine le passage du couteau. En haut à gauche, une porte ouverte sur l’aveuglante lumière de la rue laisse entrer des visages, des regards. Il s’y lit tout ce que le mot tragédie porte de plus lourd, de plus suffocant. L’image, gorgée de sens et d’horreur, a la paradoxale beauté des récits fondateurs où nous est racontée la naissance du mal.

Il y a une ressemblance entre Alain et moi, une ressemblance dont nous n’avons jamais parlé entre nous et que nous savons. Sa famille comme la mienne compte des chrétiens et des musulmans. Pour lui comme pour moi, l’Islam et le christianisme sont d’abord des visages aimés, des images de paix, de tendresse familiale, de respect mutuel, de respect devant le mystère de la foi.

La Bible, dans sa première page, annonce que Dieu « créa l’humain à son image » et précise : « homme et femme il le créa ». Le Coran raconte, dans sa plus longue sourate (Al Baqara, la vache), qu’après avoir créé l’humain, Dieu convoqua les anges et leur demanda de s’incliner devant la plus aimée de ses créatures, son chef d’œuvre. Un des anges refusa, par orgueil et par jalousie. Le nom du jaloux est Satan. La tendresse de Dieu pour sa créature bien aimée, les chrétiens l’expriment en Lui donnant le nom de « Père ». Les musulmans, eux, disent « Bissimilah al Rahman al Rahim ». En arabe, la racine de Rahim, qui exprime tendresse miséricordieuse, évoque la matrice féminine où murit toute existence. « Béni soit Dieu, le pardonnant, le matriciel ». Ces textes, même si l’on est agnostique et qu’on leur donne une valeur métaphorique, sont une source inépuisable d’inspiration. Ils enracinent dans la profondeur de la destinée humaine le commandement fondateur de la morale : « Tu ne tueras pas ! ». Ils font du meurtre le signe même, et l’amorce, du grand désordre qui, par soubresauts, conduit les humains à faire de leur humanité un enfer.

En contemplant la photographie de Bachir gisant, image de Dieu profanée par Satan, ces textes s’entrechoquent dans mon âme. Selon toute vraisemblance, le jeune homme a été la victime aléatoire d’une manigance froidement imaginée pour relancer la violence et en tirer un profit « politique » dans un contexte où politique et prédation tendent à se confondre. Métaphorique ou non, c’est l’adjectif français « satanique » qui dit le mieux cette horreur.

J’ai longuement hésité à publier cette image pour accompagner le texte d’Alain. Je ne l’ai pas fait. Dans le chaos éthique qui concasse la Centrafrique, la rage peut submerger la compassion et la vengeance furieuse s’alimenter de cette icône. Imaginons-la. Ressuscitons-la. Chrétiens, musulmans, agnostiques, contemplons ce visage intérieur d’un regard paternel, fraternel, matriciel et chassons Satan.

Alain Diab et Jean-Louis Sagot-Duvauroux

[1] Je te salue, en langue sango

 

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