L’accord introuvable
La délégation malienne conduite par Abdoulaye Diop, le ministre malien des Affaires étrangères.
Ce qui devait être l’épilogue à la signature d’un accord entre le gouvernement malien et les mouvements du nord est devenu un énième épisode d’un feuilleton sans fin. La troisième phase des pourparlers de paix inclusifs inter maliens qui s’est tenu dans la capitale algérienne du 21 au 27 novembre n’a tenu aucun de ses promesses. Au lieu d’un préaccord qui devait être obtenu à l’issue des conciliabules, les parties se sont séparées sur un constat d’échec.
Blocage. Les négociations d’Alger entre les mouvements du nord du Mali et les autorités de Bamako devaient se faire sur la base du projet d’accord présenté par la médiation de la communauté internationale. Mais contre toute attente, des mouvements du nord sont arrivés avec leur propre projet d’Etat fédéral entre le Mali et les trois régions du nord appelés « Azawad ». La longue présentation de ce document a provoqué la colère des représentants du gouvernement qui ont quitté la salle. « Nous travaillons dans le cadre du document de synthèse de la médiation, mais ce qu’il y a, c’est qu’on nous a ramenés dans l’examen du projet de fédération qui lui-même avait déjà fait l’objet de rejet, il y a quelques semaines par la médiation », soutient Abdoulaye Diop, le ministre malien des Affaires étrangères sur RFI (Radio France internationale).
Provocation. Sur les mêmes ondes Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, membre de la Coalition du peuple de l’Azawad (CPA) donne une réponse lapidaire : « Après cinquante ans, nous estimons que c’est le système qui ne fonctionne pas. Seul un statut particulier peut être une solution par rapport à cette région pour combler tous les retards.» Un dialogue de sourds qui n’augure pas de lendemain meilleurs.Mais l’attitude des mouvements du nord frise la provocation dans un contexte si dramatique qu’est la situation du Mali. En jouant leur coup et en faisant fi de toutes les avancées des précédentes réunions, ces mouvements sont arrivés à la prouesse de mettre les deux parties dos à dos au grand dam de la médiation internationale.
Il est illusoire de supposer une issue convenable pour la prochaine phase des pourparlers prévue en janvier 2015 si les mouvements du nord, du moins les plus extrémistes, continuent dans leur attitude de sabotage.
Fousseni TRAORE